12/02/2012
GIACOMETTI La main 1947 Homme qui chavire 1950
Ainsi dire tout à la fois
la fragilité
et
la force
Le besoin de briser les entraves
Et
l’appartenance à la terre
Ce qui agresse violente déchire
ce qui abaisse humilie écrase
et une énergie trempée au feu des épreuves
un infissurable noyau
La précarité
le temps qui use dégrade
nous pousse vers la mort
et
cette ardente, cette impérieuse tension
vers l’immuable
l’intemporel.
L’angoisse
l’esseulement
le tragique de la vie
et
la farouche résolution de faire face
de ne pas se laisser vaincre
d’affirmer une dignité.
« J’ai compris d’une nouvelle façon un très vieux phénomène. Comment vous dire ? Avez-vous observé que plus une œuvre est vraie, plus elle a du style. Ce qui est étrange puisque le style n’est pas la vérité de l’apparence, et cependant, les têtes que je trouve les plus ressemblantes avec les têtes de n’importe qui que je rencontre dans la rue, sont les têtes les moins réalistes, les sculptures égyptiennes, chinoises ou grecques archaïques, ou chaldéennes . » Et plus loin, il [Giacometti] précise : « On appelle styles ces visions arrêtées dans le temps et dans l’espace. »
GIACOMETTI par Charles JULIET,
Editions F.HAZAN, 1985.
Texte de Charles JULIET sur GIACOMETTI repris sans les images chez P.O.L 1995.
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